Génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 : la diaspora rwandaise de la Saskatchewan commémore la 31e anniversaire

Plus de trente ans après les cent jours les plus sombres de l’histoire contemporaine africaine, la communauté internationale s’est une nouvelle fois réunie, ce lundi 7 avril, pour marquer la Journée internationale de réflexion sur le génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994. À New York, le Secrétaire Général de l’ONU a présidé la cérémonie annuelle en hommage aux victimes, appelant les nations du monde à tirer les leçons d’un passé toujours douloureusement présent.
Mais au-delà des murs de l’Organisation des Nations Unies, cette mémoire se vit aussi à l’échelle locale, notamment au sein des communautés rwandaises établies à l’étranger. Au Canada, et plus précisément en Saskatchewan, la diaspora rwandaise s’organise activement pour transmettre l’histoire, lutter contre le négationnisme, et éveiller les consciences, en particulier parmi les jeunes.
Nous en discutons avec Mr François Régis Kabahizi, membre engagé de cette communauté, qui nous éclaire sur le travail de mémoire entrepris au sein de la diaspora.
« Un enfant né en avril 1994 a aujourd’hui 31 ans. Ceux qui étaient les plus jeunes à cette époque sont aujourd’hui dans la quarantaine, la cinquantaine, voire la soixantaine. Le temps passe, mais la mémoire ne doit pas s’éteindre avec les générations. »
Pour Régis, il est crucial de maintenir vivante la flamme du souvenir, non seulement en hommage aux victimes, mais aussi pour éduquer les nouvelles générations, y compris celles nées loin du Rwanda et souvent peu informées sur les réalités de l’histoire de leur pays d’origine.
« Nous avons un devoir moral et collectif : éduquer nos jeunes, les sensibiliser aux dangers de l’idéologie génocidaire, et contrer les discours négationnistes qui persistent, ici comme ailleurs. »
À travers la commémoration, des conférences, des initiatives éducatives et des témoignages, la communauté rwandaise au Canada s’emploie à bâtir un rempart contre l’oubli. L’objectif est clair : faire en sorte que la mémoire du génocide ne soit pas l’apanage d’une seule génération, mais un héritage collectif que les jeunes porteront avec responsabilité et engagement.

« Beaucoup de membres de la diaspora, ici en Saskatchewan et ailleurs, ignorent l’histoire du génocide contre les Tutsis. Il nous revient de transmettre cette histoire, de faire entendre nos voix, de refuser le silence. »
Suivez l’intégralité de l’entrevue au micro de Pascal Kayishema,