Ramaphosa en quête de réconciliation : l’Afrique du Sud tente de restaurer ses liens avec les États-Unis de Trump

Photo crédit : The Presidency/X
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est actuellement engagé dans une opération diplomatique d’envergure pour restaurer les liens avec les États-Unis, fortement mis à mal depuis le retour de Donald Trump à la tête de la Maison Blanche en janvier 2025.
Une relation bilatérale sous tension
Les rapports entre Pretoria et Washington se sont envenimés suite aux accusations de l’administration Trump, qui reproche à l’Afrique du Sud une politique discriminatoire envers la minorité blanche, notamment les fermiers afrikaners. Ces tensions ont conduit les États-Unis à suspendre leur aide financière, à expulser l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool et à offrir l’asile à 59 ressortissants sud-africains blancs, en invoquant un risque de persécution raciale.
Dans un geste d’apaisement, Ramaphosa a désigné Mcebisi Jonas, ancien vice-ministre des Finances, comme envoyé spécial auprès des États-Unis. Sa mission est de défendre les intérêts diplomatiques et économiques de l’Afrique du Sud, en établissant un dialogue constructif avec les responsables politiques américains et les acteurs du secteur privé.
Une rencontre cruciale est prévue à la Maison Blanche le 21 mai 2025 entre Ramaphosa et Trump. Au cœur des discussions : les réformes agraires, les politiques d’équité raciale, mais aussi la proposition d’accords commerciaux attrayants pour les entreprises américaines.
Préserver l’accès au marché américain
L’un des principaux enjeux de cette offensive diplomatique est le maintien de la participation de l’Afrique du Sud à l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un dispositif donnant accès préférentiel au marché américain. Face à la menace de son non-renouvellement, Pretoria envisage de proposer des concessions stratégiques, notamment l’accès privilégié aux ressources minières et agricoles sud-africaines, ainsi qu’un cadre favorable à l’implantation de services technologiques comme Starlink, propriété d’Elon Musk.
Pour Cyril Ramaphosa, cette mission dépasse le simple cadre diplomatique : elle reflète l’équilibre délicat entre les engagements de justice sociale pris au niveau national et la nécessité de préserver des relations économiques vitales avec les grandes puissances. Un succès dans cette entreprise pourrait repositionner favorablement l’Afrique du Sud sur la scène internationale, tout en apaisant les tensions avec Washington.