Victoria Mboko : des courts de quartier aux lumières de Montréal

© Minas Panagiotakis/Stringer/Getty Images
Un sourire franc, un regard déterminé, et une raquette devenue l’extension naturelle de son bras. Victoria Mboko n’a que 18 ans, mais son histoire résonne déjà comme celle d’une championne née. Fille de parents originaires de la République démocratique du Congo, elle voit le jour à Charlotte, en Caroline du Nord, avant que la famille ne s’installe à Toronto. La plus jeune de quatre enfants, elle grandit entourée de chaleur familiale, mais aussi d’une culture du travail et de la résilience héritée de ses parents.
Très tôt, le tennis devient sa passion et son refuge. À 13 ans, elle rejoint l’académie IMG en Floride, loin de ses repères, pour affiner son jeu. Les années suivantes, elle navigue entre succès juniors et blessures, forgeant un mental de fer. Finaliste à l’Open d’Australie junior, demi-finaliste à Wimbledon, elle termine 2022 à la 6ᵉ place mondiale junior, malgré une blessure au genou qui aurait pu briser son élan.
Mais Victoria ne connaît pas le mot abandon. Encadrée par André Labelle, Simon Larose, puis par l’ancienne championne Nathalie Tauziat, elle apprend à transformer chaque épreuve en tremplin. L’année 2025 devient celle de sa révélation : cinq titres ITF en quelques mois, une performance remarquée en Coupe Billie Jean King, puis deux tours franchis à Roland-Garros pour sa première participation en Grand Chelem.
En août, le rêve prend une autre dimension. Invitée à l’Omnium Banque Nationale de Montréal, elle écarte Coco Gauff, numéro 2 mondiale, sauve deux balles de match contre Elena Rybakina, et s’offre en finale Naomi Osaka. Trois sets plus tard, elle soulève le trophée et grimpe de la 85ᵉ à la 24ᵉ place mondiale.
Pour Victoria Mboko, ce titre n’est pas seulement une victoire sportive : c’est un hommage à ses origines, à ses parents, et à toutes celles et ceux qui croient qu’avec du talent, de la discipline et un rêve, rien n’est impossible.